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(HAPA) présente son expérience dans la lutte contre le discours de haine devant les instances africaines de régulation

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La Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) présente son expérience dans la lutte contre le discours de haine devant les instances africaines de régulation

 

La Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel a présenté son expérience dans la lutte contre le discours de haine devant des délégations représentant les instances africaines de régulation, lors du colloque international organisé par la Haute Autorité de l’Information et de l’Audiovisuel de la République du Tchad.

 

Le colloque, auquel la Haute Autorité mauritanienne était représentée par son président, M. Mohamed Abdallahi Ould Habib, et par M. Medallah Ould Belal, membre de son conseil, s’est tenu sous le thème : « Lutter contre le discours de haine : état des lieux et perspectives », à l’occasion du trentième anniversaire de la création de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel du Tchad (HAMA).

 

Cette rencontre de trois jours s’inscrivait dans le cadre des travaux du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC) et a été accueillie par la capitale tchadienne, N’Djamena.

 

L’exposé de la Haute Autorité  de la Presse et de l’Audiovisuel a porté sur le rapport de la cellule de veille et de suivi, mise en place par la HAPA en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement, afin de détecter, suivre et combattre les discours de haine et les fausses informations.

 

L’objectif de cette cellule, qui a opéré pendant six mois en 2023, était d’établir des bases objectives et efficaces pour lutter contre ces phénomènes à travers :

• La définition du discours de haine sur la base des critères issus des textes légaux en vigueur en Mauritanie ;

• Le développement d’outils adaptés et performants permettant d’identifier rapidement et objectivement ces discours et fausses nouvelles, ainsi que d’en assurer le suivi ;

• La détermination des moyens les plus appropriés pour y faire face.

 

Cette expérience a permis de mettre au point des outils de détection et de suivi des discours de haine, fondés sur les normes juridiques nationales et internationales en la matière. Une fiche descriptive a été créée pour chaque cas, précisant : la nature du discours, sa source, le support utilisé, la cible, les effets attendus et le meilleur moyen d’y répondre.

 

Sur un total de 60 cas recensés par la cellule :

• 46,66 % ont été classés comme racistes ;

• 26,66 % comme incitations à la violence ;

• 6,66 % comme appels à la rébellion ;

• 15 % comme atteintes aux symboles.

 

Ces discours ont porté sur des thématiques classées comme suit :

• 63,33 % à caractère ethnique ;

• 8,33 % à caractère tribal ;

• 11,66 % à caractère régional ;

• 41,66 % à caractère politique.

 

Concernant les supports de diffusion :

• 88,33 % ont été publiés sur des pages personnelles ;

• 8,33 % sur des sites web ;

• 3,33 % sur des pages de personnalités morales.

 

Les plateformes utilisées étaient :

• Facebook : 86,66 % ;

• Sites web : 6,33 % ;

• TikTok : 3,33 % ;

• YouTube : 1,66 %.

 

Il est à noter qu’aucun de ces discours n’a été diffusé par les médias traditionnels (radio, télévision, presse écrite, agences), ce qui démontre que le cadre institutionnel limite leur propagation et souligne donc l’importance d’un encadrement accru des nouveaux médias.

 

L’analyse de cette expérience montre que la lutte contre les discours de haine et les fausses nouvelles requiert :

• De faciliter l’accès à l’information pour réduire la crédibilité des contenus haineux ou mensongers ;

• De renforcer les capacités des professionnels : éditeurs, influenceurs, journalistes ;

• De diffuser et vulgariser les textes juridiques encadrant, criminalisant et régulant les contenus numériques ;

• De mettre en place des programmes d’éducation aux médias, afin de sensibiliser le public aux risques des contenus illicites et de le rendre capable de prendre des décisions éclairées.

 

En résumé, il s’agit d’investir dans le citoyen pour qu’il devienne lui-même acteur responsable.

 

Cette expérience a été très appréciée par les participants au colloque et a suscité un accueil particulièrement chaleureux.

 

Pour rappel, les travaux du colloque se sont achevés le vendredi 27 septembre 2025, avec la participation de la plupart des instances africaines de régulation ainsi que de nombreux chercheurs et universitaires tchadiens.

29 September 2025